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Pascale Hugues.

© Thilo Rückeis/Tagesspiegel

Alterslose Männer auf Plastikstühlen mit giftfarbenem Aperitivo: Und der Löwe aus Kleinmachnow interessiert sie nicht

Jeden Tag sitzen ein paar Männer auf der Terrasse einer Dorfbar in Ligurien. Was kümmert sie der Löwe von Kleinmachnow?

Eine Kolumne von Pascale Hugues

Sechs oder sieben sind sie. Alterslose Männer auf Plastikstühlen auf der Terrasse einer Dorfbar mitten in einer Kurve. Eine fiese, enge Haarnadelkurve, die ich mit Geschick bewältige. Ein unachtsamer Moment, ein zu nervöser Lenkereinschlag und mein Auto würde geradewegs auf die Bar della Cima zurasen und sie in eine Kegelbahn verwandeln.

Einmal am Tag nehme ich die Serpentinenstraße, um in der kleinen Stadt am Fuße der ligurischen Berge einzukaufen. Jedes Mal, wenn ich an der Bar vorbeifahre, sind sie da: dieselben Männer am selben Platz wie vergangenes Jahr, wie morgen. Sie nippen am selben Aperitivo in der Farbe von Spülmittel Zitrone. Sie lesen keine Zeitung und spielen keine Karten. Sie wechseln nur ab und zu ein paar Worte. Um sie herum steht die Welt in Flammen, die Gefahr rückt näher.

Was kümmert sie die Hitzewelle im Süden des Landes? Was kümmert sie der Löwe von Kleinmachnow, der die Welt von Paris bis L.A. in Atem gehalten hat? Die Nachrichten außerhalb ihres mikroskopisch kleinen Dorfes interessieren sie nicht. Sie sind durch nichts aus der Ruhe zu bringen. Sie leben im Moment. Sie gehören zu einer weltweiten Bruderschaft. Sie sind in jeder Bar im Süden zu finden, sitzen auf den gleichen Plastikstühlen und trinken den gleichen giftfarbenen Alkohol. Ich bewundere ihre Weisheit. Ihnen steckt die buddhistische Meditation im Blut, während wir neurotischen Nordeuropäer nicht stillsitzen können. Bewundernswert!

Es hätte eine großartige Lektion in Weisheit sein können, doch dann überfiel mich ein böser Verdacht. War dieses Bild nicht zu idyllisch? War da nicht gerade jemand dabei, mich für dumm zu verkaufen? Was, wenn diese Männer Komparsen waren, von der Touristeninformation bezahlt, um Klischeeliebhaber wie mich hierher zu locken? Komparsen mit grauen Schläfen, die zur Aperitivo-Zeit in einem malerischen Dorf zum Klang der Zikaden einen auf Dolcefarniente machen? Und schon wäre mein Traum vom Süden zerplatzt.

Übersetzung aus dem Französischen: Odile Kennel

Es folgt die Kolumne im französischen Original

Ils sont une demi-douzaine. Des hommes sans âge assis sur des chaises en plastique à la terrasse d’un bar de village en plein virage. Un méchant virage serré en forme d’épingle à cheveux que je négocie avec adresse. Un moment d’inattention, un coup de volant trop nerveux et ma voiture fonce droit devant transformant le Bar della Cima en un jeu de quille.

J’emprunte cette route en lacets une fois par jour pour aller faire les courses dans la petite ville au pied de la montagne ligurienne où je passe mes vacances. Je passe et repasse, ils sont toujours là : les mêmes que l’année dernière et que demain à la même place. Ils sirotent le même aperitivo couleur liquide à vaisselle au citron. Ils ne lisent pas le journal, ne tapent le carton. C’est tout juste s’ils échangent de temps en temps quelques mots. Tout autour d’eux les terres sont en flammes et le danger rôde.

Qu’importe la canicule là dans le sud de leur pays. Qu’importe le lion de Kleinmachnow qui a tenu le monde entier en haleine de Paris à LA. Eux sont indifférents aux nouvelles extérieures à leur microscopique village. Rien ne les perturbe. Ils sont là présents à cette minute. Ils appartiennent à une confrérie planétaire. On les retrouve dans tous les bars du sud, assis sur les mêmes chaises en plastique devant le même verre d’alcool couleur poison. J’admire leur sagesse. Ils ont la méditation bouddhiste dans la peau, alors que nous, nous les névrosés du nord de l’Europe nous sommes incapables de tenir en place. Remarquable !

J’aurais pu croire à une formidable leçon de sagesse si un méchant soupçon ne s’était soudain emparé de moi. Ce tableau n’est-t-il pas trop idyllique ? Quelqu’un n’est-il pas en train de me monter un bateau ? Et si ces hommes étaient des figurants payés par l’office de tourisme pour attirer dans ses filets les amateurs de clichés comme moi : figurants aux tempes grisonnantes faisant une démonstration de farniente à l’heure de l’aperitivo dans un village pittoresque au son des cigales. Voilà mon rêve du sud qui volerait aux éclats.

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